Longtemps, j'ai louché sur les carnets illustrés de Florent Chavouet. Cette semaine, j'ai enfin pu lire "Tokyo Sanpo", et "Manabé Shima".
Dé-vo-rés!
Deux carnets de voyage. Deux traits différents. Deux lieux diamétralement opposés du Japon. Un même narrateur talentueux, curieux, touchant et bohème, assoiffé de découverte...
J'ai commencé par sa première parution, composée lors d'un séjour de 6 mois à Tokyo, en 2006.
Je rêve de connaitre cette ville, alors j'ai suivi avec avidité l’œil de l'artiste se promener au travers des rues inconnues de la capitale nippone. Balades ponctuées de "Koban" (commissariats de quartier), de rencontres, de galères, de silhouettes, de bruits, d'odeurs, de coins et recoins dans le dédale urbain....
Florent aime les plans, et il ne s'en cache pas. Chaque souvenir sera archivé et couché sur de jolies cartes méticuleusement réappropriées par le dessinateur.
Une sorte de géographie de l'anecdote (et on est servi en la matière!).
Une sorte de géographie de l'anecdote (et on est servi en la matière!).
A côté de la grande Histoire du globe...
Et puis chez Chavouet, tout est coloriage. Technique qui donne une infinie douceur au regard du voyageur. Tokyo au crayon de couleurs ça donne envie de se perdre et de prendre son temps.
J'avoue cependant avoir surtout eu un coup de foudre pour le second carnet de voyage, qui nous transporte sur une petite île de la mer intérieure du Japon : Manabéshima (2009/10).
Cette fois-ci, Florent est parti seul. A l'aventure. Deux mois dans une île insoupçonnée du touriste occidental moyen. Au cœur de l'archipel du soleil levant. Immersion totale dans une jungle insulaire peuplée de pécheurs, de chats et de cigales. Le Japon tel que vous ne l'avez jamais vu...
Avec une infime réminiscence des paysages de Ponyo sur la falaise (Miyazaki, ma seule référence et ma seule connaissance du Japon - ouuuuuh! shame on me), je me suis baladée de plages en boui-boui, de voisinages en chalutiers, de kermesses en temples, de poulpes en verres de Shochu, et de visages en visages... Avec l'étrange impression d'y avoir été un peu pour de vrai.
Le dessin est si précis, si imprégné du vécu de son auteur, qu'on est littéralement plongé dans Manabé.
Le dessin est si précis, si imprégné du vécu de son auteur, qu'on est littéralement plongé dans Manabé.
Goûter.
Observer.
Écouter.
S'étonner.
Si bien que j'en ai oublié Tokyo! Et que je ne rêve plus que d'une chose maintenant : ALLER UN JOUR A MANABESHIMA, dire bonjour au vieux Reizo San, boire un verre chez Ikkyu San, et voir les Umibotaru...
Et vous, vous connaissez Florent Chavouet? Manabéshima? Les Umibotaru?
J'adore ce dessinateur. Il met en valeur bien des petits trésors de la culture japonaise. C'est magnifique.
RépondreSupprimerCoucou Aizen! Oui, j'adore aussi. C'est ce genre d'artiste qui réveille les rêves d'évasion... Et puis ça fait du bien d'entendre parler du Japon autrement que par les mauvaises nouvelles!
RépondreSupprimerJe n'aime pas trop sa façon de dessiner les personnes mais les paysages sont magnifiques.
RépondreSupprimerOui, c'est très cartoon. C'est vrai qu'on aime ou n'aime pas! Chaque personnage est une réappropriation, plus qu'un véritable portrait réaliste. En tout cas, il a un don pour le détail et les paysages, c'est sûr.
RépondreSupprimerMoi j'aime bien son style, surtout son côté coloré et son sens du détail !
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